Petite pluie et réverbère
Décalage horaire et affectif
L'accueil du soleil s'est liquéfié
Confitures de cranberrys, baies et myrtilles
Pot de liberté
La solitude du voyage et l'éclair des rencontres
cuisent dans la poêle des lendemains
Au fond du ciel, une main invisible
me divulgue la cime d'un prénom
*
Petite Marie fondée en 1642
devenue grande et cosmopolite
J'erre dans ton ventre mêlant
Europe et Amérique
Je marche transie
sous les tuiles grises de ton toit
Ciel incontinent sur le nouveau continent
La pluie appelle la douceur de l'air
Est-ce pareil avec les larmes
Protègent-elles du froid dans l'âme ?
*
Le voyage te rend au monde
intuitif et émerveillé
aux autres
attentif et assoiffé
*
Au delà des paysages et des papilles,
le plaisir immense d'échanger
La force des voyages
c'est la force des rencontres
*
Variations de l'horaire
les bruits de fermeture éclair
dézippent mon sommeil vagabond
dans la nuit commune
de l'auberge alternative
*
La baguette française
a disparu du sac
sur le Mont royal
Enquête
Elle est restée sur le port de tête
d'une librairie ouverte
*
Tourbillon de rencontres et d'attentions
Les satisfactions explosent
Les portes s'ouvrent
Je n'ai plus de murs
pour tenir mes vieilles pensées
*
Des messages arrivent de l'ancien continent
Vacuoles d'amour
J'écarte les dents
Un bonheur sur le trapèze de l'air
Mon silence est un aveu
Je quitte l'onde
*
Montréal, tu reprises
la joie de vivre
sur mon visage
*
A l'Auberge, une famille spontanée est née
Lisa, jeune baroudeuse sur le pouce
Maxime, aviateur voyageur
Sébastien, Québécois aux cent vies
Kosseila, nouveau résident
Un indien de passage
Une iranienne dont j'ignore encore le prénom
Des moments de partage, table du rire et de l'empathie
Complicité et chaleur au creux des canapés Friendly
Surplomb sur la joie de vivre...
Va chez le dépanneur pour trouver une bouteille de soda
Okayyyyy.....
Tu t'en viens ou pas ?
A la foufoune électrique, ça swing la bacaisse
Il est fun ton chum
Et ta blonde cale son verre
T'as intérêt à avoir des gosses !
*
Rue Saint Pierre, quitter la chaleur de l'auberge
le visage d'une famille spontanée
Suivre la route de la commune et
ses anciennes enseignes imprimées
Le quai jacques cartier est nettoyé par la bruine
sensation de port écossais
Ciel couleur d'usine
pensées ouvertes et humides
Arrivée à la tour de l'horloge
un vent puissant se lève sur le Saint-Laurent
Je le laisse fouetter mon visage et éparpiller mes cheveux
J'oublie mes anciennes adresses
J'écarte les bras
Je me lave de tout
J'aborde la chapelle bon secours
les rues pavées derrière lesquelles
s'érige l'ossature de fer des buildings
Soudain les pierres s'inondent de soleil
Je souris à ce basculement du ciel
Une lumière prise à la hâte
avant que le présent s'efface
Chemin vers le Grand esprit
Un livre sur les Iroquois
déposé au café de la galerie
Bon secours
que je parcoure avec avidité
Langage invisible
La dune maternelle saupoudre
des grains d'or sur ma destinée
Je rentre dans un magasin d'art
Il regorge de tableaux de maximes
que j'absorbe comme un nuage de lait
« La vie c'est comme une balade à bicyclette
Pour ne pas perdre l'équilibre
continue à avancer »
...
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